Lexique dentaire
Voici un lexique dentaire qui vous permettra de mieux comprendre les soins qui vous sont proposés dans notre clinique. Ce lexique a été réalisé par deux étudiantes de la Faculté de médecine dentaire de l'UdeM.
Soins de prévention des gencives
Détartrage
C’est la procédure par laquelle on élimine la plaque et le tartre qui se forment naturellement sur la dent. Un bon brossage et le passage de la soie dentaire quotidiens aident, mais il est recommandé d’avoir un nettoyage fait par un professionnel dentaire 2x par année environ ou plus selon la condition dentaire.
Surfaçage radiculaire
Il y a un espace entre la dent et la gencive, que l’on appelle le sulcus gingival. Normalement, cet espace est de 2 à 3 millimètres. Dans les cas de parodontite, une maladie de la gencive, l’espace devient plus profond. L’hygiène dentaire à la maison devient alors plus difficile. Cet espace est recouvert de plaque ou de tartre. Il faut nettoyer cette zone à l’aide d’instruments chez le dentiste pour réduire l’inflammation. En présence d’une parodontite, la gencive est plus rouge et plus sensible. Les rendez-vous de nettoyage sont très importants et souvent nécessaires aux 3 mois.
Voici un exemple de ce qui peut se produire si le patient atteint de parodontite n’est pas traité ou s’il n’a pas recours à des nettoyages professionnels chez son dentiste à la fréquence recommandée. La gencive est souvent irritée, très rouge et douloureuse au brossage ou au passage de la soie dentaire. Il n’est pas rare qu’elle saigne facilement. La dent peut en venir à perdre l’os qui la soutient, ce qui la rend mobile et susceptible de tomber d’elle-même ou d’être extraite par le dentiste.
Greffe de gencive
La gencive existe sous 2 formes. Près de la dent, on retrouve la gencive kératinisée. Celle-ci, fermement attachée à l’os, est plus résistante et vient renforcer la dent. On souhaite en avoir le plus possible. Plus bas, on retrouve la muqueuse, plus flexible et élastique, et non attachée à l’os. Il arrive que certaines dents aient peu ou pas de gencive kératinisée. Ces dents laissent souvent apparaître la racine. C’est ce qu’on appelle la récession gingivale. Plus communément, les patients vont dire qu’ils ont une dent déchaussée.
Afin de corriger cette situation, une greffe de gencive kératinisé prélevée au palais est ajoutée à la dent problématique. Elle permet à cette dent de retrouver une bonne quantité et qualité de gencive. Le but de cette greffe n’est pas de recouvrir la portion de la racine qui est exposée, mais d’arrêter la récession gingivale de progresser. L’esthétique n’est donc pas l’objectif de cette intervention. Il existe également une autre sorte de greffe de gencive, la greffe de tissu conjonctif qui permet d’obtenir, dans certaines situations, un recouvrement partiel ou complet de la racine.
Restauration
(dentisterie opératoire, endodontie, prothèse partielle fixe et amovible)
Carie
Une dent peut être cariée ou encore fracturée. La plupart du temps, le dentiste pourra la réparer. Il est recommandé de consulter un dentiste régulièrement pour avoir un examen de la cavité buccale.
Les caries et autres problèmes doivent être diagnostiqués et traités rapidement pour prévenir de plus gros problèmes. La réparation de la dent pourra être faite par de la résine composite ou de l’amalgame.
Amalgame
Il est à base d’un alliage métallique contenant de l’argent et de l’étain, ce qui lui donne sa couleur grise. Ce matériau est particulièrement indiqué pour restaurer les dents postérieures parfois difficiles à isoler de la salive ou du sang ou lorsqu’il y a des caries profondes. Il est le matériau le plus abordable et est très durable. L’amalgame tient grâce à la forme de la cavité pratiquée dans la dent et non pas par adhésion.
Résine composite
Elle est particulièrement indiquée pour restaurer les dents visibles au sourire, comme les dents antérieures. Elle est facilement modifiable ou réparable en cas de bris. Les résines composites ne sont pas indiquées lorsqu’il n’est pas possible de bien isoler la dent contre la salive. La résine composite tient sur la dent grâce à l’adhésion qu’on obtient en traitant la surface de la dent et en y appliquant une résine adhésive.
Traitement de canal
Lorsqu’une dent est très détruite ou encore qu’une carie très profonde se développe, les bactéries peuvent atteindre la pulpe qui est le tissu vivant de la dent. Dans ces situations, la pulpe est affectée et la dent s’infecte, ce qui peut générer de la douleur. L’infection peut même, après un certain temps, être visible à la radiographie.
Pour soigner l’infection, on retire la pulpe de la dent en faisant une petite ouverture sur le dessus de la dent pour l’atteindre. On nettoie ensuite les canaux des racines afin d’éliminer toutes les bactéries. Les canaux sont par la suite obturés avec un matériel naturel orange, qui s’appelle Gutta Percha, afin de les sceller. La douleur va se dissiper au fur et à mesure que l’infection se résorbe. Afin de reconstruire et de solidifier la dent traitée par un traitement de canal, il est parfois nécessaire de la recouvrir d’une couronne. La couronne permet d’augmenter la résistance à la fracture de la dent aux différentes forces comme celles de la mastication
Après avoir fait un traitement de canal à une dent affaiblie sur laquelle on doit placer une couronne, il est parfois nécessaire d’aller chercher un ancrage additionnel dans la racine afin de permettre à la couronne de mieux tenir sur la dent. Le pivot peut être fait d’un alliage d’or ou de matériaux composites. Il permet aussi de reconstruire la partie détruite de la dent préalablement à la mise en place de la couronne.
Couronne
Lorsqu’une dent est fragilisée par des obturations volumineuses, lorsqu’elle est fracturée ou après un traitement de canal, il est parfois nécessaire de la protéger par une couronne. La couronne vient alors recouvrir la dent qui a préalablement été taillée en fonction du type de couronne planifié. Il existe 3 choix de matériaux pour la confection des couronnes. Le choix du matériau repose principalement sur la situation clinique et devrait être adapté aux besoins spécifiques de chaque patient.
Céramique
La couronne toute en céramique est souvent considérée comme plus esthétique car sa couleur se rapproche plus de celle des dents naturelles. La céramique est un matériau dur, mais fragile. Pour cette raison, la couronne toute céramique demande une réduction plus importante de la dent naturelle afin de s’assurer qu’elle soit suffisamment épaisse pour résister aux forces de mastication. Les situations où on peut faire ce type de couronnes sont donc plus limitées.
Céramo-métal
La couronne céramo-métallique consiste en une structure d’alliage métallique recouverte d’une couche de céramique, d’où son nom céramo-métallique. Ce type de couronne peut combiner certaines caractéristiques du métal tout en bénéficiant du côté plus esthétique de la céramique. On peut voir une portion de métal, souvent derrière la dent ou près de la gencive alors que le reste de la couronne est recouvert de céramique. Plusieurs configurations dans le dessin de la structure métallique sont possibles selon la situation clinique.
Métal
La couronne toute en métal est la plus résistante. Comme elle peut être plus mince que les autres matériaux, on n’est pas obligé de tailler la dent autant. C’est le matériau le plus approprié lorsque les dents sont courtes ou chez les patients qui « grincent » des dents. Pour des raisons esthétiques, leur utilisation est souvent limitée aux dents postérieures qui sont moins visibles. Les couronnes en or sont celles qui procurent la meilleure adaptation et la durée de vie la plus élevée.
Différentes situations peuvent expliquer l’absence d’une ou de plusieurs dents. La dent peut ne jamais avoir été présente dans la bouche comme elle peut également avoir été perdue au cours des années en raison de la carie, d’une fracture ou de la maladie parodontale. Il est important de remplacer la dent manquante, non seulement pour des raisons esthétiques, mais également pour éviter certains problèmes dentaires. En effet, les dents peuvent se déplacer lorsqu’un espace est présent, la nourriture s’accumule davantage, l’hygiène peut devenir plus difficile, etc. Il existe plusieurs options pour remplacer une ou des dents manquantes, notamment l’implant, le pont ou la prothèse partielle amovible.
Pont
Le pont est une option de traitement qui permet de remplacer une dent en prenant appui sur les deux dents adjacentes à la dent manquante. Les deux dents adjacentes vont être formées afin de laisser de l’espace pour le pont. L’espace sera comblée par une fausse dent, qui est souvent en porcelaine. Pour effectuer un pont, il est nécessaire de tailler les deux dents adjacentes afin d’avoir suffisamment d’espace pour poser les couronnes sur les dents. Cette option est souvent privilégiée lorsque les dents adjacentes ont déjà de grosses obturations.
Pont papillon
Le pont papillon est une autre option pour remplacer une dent manquante. Moins solide qu’un pont conventionnel, le pont papillon est souvent utilisé pour les dents du devant, puisque les forces auxquelles il doit résister sont moins grandes. Les risques de bris ou de décollement du pont papillon sont alors diminués. Deux petites ailettes vont être collées sur les deux dents adjacentes à la dent manquante avec l’aide d’un ciment dentaire adhésif. Contrairement au pont conventionnel, la préparation des dents pilier est très conservatrice. En revanche, les applications du pont papillon sont beaucoup plus limitées.
Plus rarement, ce type de pont peut être utilisé pour remplacer une dent postérieure manquante.
Prothèse partielle amovible
Quand plusieurs dents sont absentes sur la mâchoire du haut ou du bas et que les dents restantes sont suffisamment en bonne santé, on peut faire un appareil amovible qui va remplacer les dents manquantes. La prothèse partielle amovible est constituée de dents en acrylique fixées sur un squelette de métal. Ce squelette s’accroche sur quelques dents naturelles restantes avec des appuis et des crochets plus ou moins visibles selon la situation et le dessin de la prothèse. Une prothèse amovible doit être retirée pour être nettoyée et ne doit pas être gardée en bouche la nuit.
Prothèse complète
Lorsqu’il n’y a plus aucune dent restante sur une mâchoire ou que les dents restantes doivent être extraites en raison de caries importantes, de maladie parodontale ou d’infection, l’option de la prothèse complète amovible est à considérer pour retrouver une santé buccale adéquate, pour pouvoir se nourrir et pour parler convenablement. La prothèse complète n’est pas attachée aux dents, mais plutôt déposée sur la gencive. Il faut savoir que le dentier, nom qu’on donne également à la prothèse complète, remplace la fonction et l’esthétique des vrais dents, mais que rien n’équivaut une bonne dentition naturelle.
Prothèse retenue par des implants
Qu’elle soit partielle ou complète, la prothèse retenue par des implants permet aussi de remplacer toutes les dents manquantes. Des implants, ancrés dans l’os, permettent de stabiliser la prothèse et d’offrir un plus grand confort. Souvent au nombre de 4 ou 6, les implants sont stratégiquement positionnés dans l’os de la mâchoire et la prothèse vient s’attacher sur ceux-ci. Il existe plusieurs conceptions possibles. Ici, les illustrations montrent une prothèse retenue par des attaches en forme de boule et une prothèse retenue par une barre métallique située en dessous.
Chirurgie
Greffe osseuse
Lorsqu’une dent doit être extraite et qu’on envisage la pose d’un implant pour la remplacer, il est souvent recommandé d’avoir recours à une greffe d’os pour combler l’alvéole laissée vide à la suite de l’extraction. Cette greffe a pour objectif de préserver le volume et la densité de l’os afin de pouvoir éventuellement y placer un implant, puis une couronne sur l’implant.
Implant
Le dentiste doit d’abord procéder à la pose de l’implant, qui va prendre appui dans l’os en y étant vissé. Il faut parfois effectuer des greffes osseuses afin d’obtenir la quantité d’os suffisante pour la pose de l’implant (opération décrite plus tard). L’option de l’implant peut prendre plusieurs mois à réaliser en raison des différents délais de guérison entre les étapes.
Crédits : Rosalie Belliveau et Rosalie Dufour, étudiantes en 4e année à la Faculté de médecine dentaire de l'Université de Montréal - 2024
Ce travail de vulgarisation a été réalisé dans le cadre de leur programme de formation à la Faculté de médecine dentaire.