Passer au contenu

/ Faculté de médecine dentaire

Je donne

Rechercher

Ryma Kabir

(médecine dentaire 2015, résidence multidisciplinaire en médecine dentaire 2016)

Professeure adjointe en parodontie et en implantologie à la Faculté de médecine dentaire de l’Université de Montréal (UdeM), Ryma Kabir pratique également en bureau privé à Repentigny, tout en étant parodontiste au Département d’oncologie du Centre hospitalier de l’UdeM (CHUM). À seulement 30 ans, sa carrière semble avoir pris sont envol.

« Les planètes se sont bien alignées pour moi », concède-t-elle d’emblée.

Ce qui l’a menée en médecine dentaire, son 1er choix d’études? Son besoin de contact avec les gens et son grand souci du détail.

« Je suis quelqu’un de minutieux, confie-t-elle. Nous avons un grand privilège, nous, les dentistes. Les gens nous font confiance en nous remettant leur bouche entre nos mains. C’est intime. Il y a un côté fonctionnel et esthétique. De belles dents, un beau sourire, c’est tellement important de nos jours. C’est l’image que nous projetons de nous. »

Après avoir terminé son doctorat en médecine dentaire et son certificat de résidence multidisciplinaire à l’UdeM en 2015 et 2016, respectivement, Ryma Kabir se spécialise en parodontie et obtient sa maîtrise en sciences dentaires à l’Université Laval, en 2019. La même année, elle est reçue Fellow du Collège royal des chirurgiens-dentistes du Canada en parodontie.

« Je suis comblée dans ma spécialité en parodontie, indique-t-elle, parce que c’est la base de la médecine dentaire, comme les fondations d’une maison. Tu peux faire le plus beau des traitements possibles, si les tissus dentaires sont inefficients, tout va s’effondrer. »

Contrat de confiance

« La pratique de la parodontie vient avec une plus grande interaction avec le patient, avance-t-elle par ailleurs, parce que les habitudes d’hygiène buccodentaire sont aussi importantes que les soins. Une sorte de contrat de confiance, en somme. »

« Et je ne dois pas négliger le défi que je me suis lancée en me spécialisant, ajoute-t-elle. Je me suis dit que j’étais motivée à essayer et à suivre les pas de mes mentors. D’ailleurs, je suis revenue travailler auprès d’eux, car je sentais que mon bonheur professionnel commençait par une équipe soudée. Ils m’ont toujours encouragée et fait ressortir le meilleur de moi-même. Je ne leur serai jamais assez reconnaissante. »

Ryma Kabir est arrivée à Montréal à l’âge de 9 ans avec sa mère, qui ne se sentait pas à son aise en tant que femme en Algérie. Elle avoue ainsi avoir grandi dans un milieu avant-gardiste, qui lui a donné la chance de devenir une jeune femme libre et épanouie :

« Mes parents m’ont toujours soutenue, et ma grand-maman également qui m’a élevée et à qui je dois beaucoup, qui est malheureusement décédée en octobre de la COVID-19 à presque 102 ans! Si je devais parler à de jeunes filles qui se demandent si elles sont capables de devenir dentistes, je leur dirais que notre plus grand ennemi, c’est bien souvent nous-mêmes. Cette petite voix intérieure qui peut vous faire douter. Il faut croire en soi et accepter de pouvoir échouer également, parce que l’échec est parfois une occasion pour autre chose. Je considère que l’échec n’est pas de tomber, mais plutôt de ne pas tenter de se relever. Rester optimiste et garder un bon fond dans mes actions, c’est ce qui me guide dans la vie. »

Transmission des connaissances

Chanceuse, c’est ce qu’elle se dit notamment chaque fois qu’elle quitte son travail au CHUM. Parodontiste au Département d’oncologie, elle voit des patients avant ou après leur chimiothérapie, leur radiothérapie ou leur chirurgie, afin de déterminer s’il faut enlever des dents avant les traitements, ou au contraire, comment en sauver lorsque les tissus ont été touchés.

« Je vois des gens qui ont un diagnostic de cancer ORL, explique-t-elle. Certains sont complètement défigurés. Il leur manque une partie de la mâchoire, le nez, une oreille. Quand je retourne prendre le métro après mon quart de travail, il n’y a pas une fois où je ne me dis pas : que je suis chanceuse! Je suis en santé, je croque pleinement dans la vie et je suis entourée d’un réseau social incroyable. »

Chanceuse également d’avoir obtenu son poste de professeure à temps plein à la Faculté de médecine dentaire à seulement 28 ans, quelques semaines après avoir terminé ses études. Parce qu’elle peut ainsi transmettre ses connaissances et son expérience, et parce qu’elle peut jouir de tout l’environnement social et de toute la stimulation qu’offre l’Université. En dehors des périodes de pandémie…

« La médecine dentaire, c’est manuel, rappelle-t-elle. On s’est battus et on a réussi à faire revenir les étudiants en présentiel. C’était fondamental, sinon l’année aurait été tout simplement perdue. Mais force est de constater qu’il y a juste nous ou presque qui roulons sur le campus en ce moment. C’est une grande chance pour moi, car j’ai tellement besoin de ces interactions sociales! »